L’incontournable du mois d’avril 2024

MIAMI BLUES de Charles Willeford

 

Charles Willeford (1919 – 1988) est un écrivain américain. Il passe la première partie de sa vie dans l’armée avant de devenir enseignant sur le tard

 

Avec des interruptions, sa carrière littéraire s’étale de la fin de la seconde guerre mondiale jusqu’à sa mort.

 

Son plus gros succès arrive tardivement, en 1984, avec MIAMI BLUES dans lequel apparaît le héros de plusieurs de ses livres, HOKE Moseley, qui est un flic de Miami.

 

L’histoire se déroule donc dans cette ville de Miami où HOKE MOSELEY et son binôme BILL HENDERSON, de la brigade criminelle, enquêtent sur le décès d’un jeune homme, membre du mouvement HARE KRISHNA, décédé à l’aéroport suite à la fracture d’un doigt.

 

Cette mort curieuse va les conduire à s’intéresser à deux personnages hauts en couleur qui constituent sans doute la plus grande originalité de ce roman.

 

Il y a tout d’abord la sœur de la victime, Susan, femme enfant à la double vie : étudiante en cours du soir et prostituée amateure en journée. Aux relations troubles qu’entretiennent frère et sœur s’ajoute leur gout commun pour l’argent que l’un dérobe lors des quêtes pendant que l’autre utilise ses charmes avec les voyageurs de passage.

 

Parmi ces derniers apparait Frederick J. FRENGER, dit Junior, que Willeford présente comme un joyeux psychopathe en provenance de Californie. Ce dernier est venu visiter Miami pour y exercer ses talents de délinquant avec les poches pleines de cartes de crédit volées et une propension non négligeable à la violence. Susan et lui vont rapidement former un des couples les plus improbables du roman noir.

 

Willeford dépeint avec talent l’absence totale d’inhibition de Junior qui lui permet d’alterner amabilité et violence extrême avec une totale décontraction et d’afficher avec les tiers un profil lisse tout à l’opposé de ses gênes de multirécidiviste pathologique.

 

Totalement déroutant, ce personnage donne au roman un gout très particulier et assez exceptionnel, notamment dans ses dialogues savoureux avec Susan, qui tranche avec celui du duo de flics plus convenu.

 

Quant à la fin de l’histoire, elle tient dans une recette de cuisine, mais je ne sais pas s’il convient d’en tirer une morale.

 

Bonne lecture.

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