LE CHIEN DE MINUIT de Serge Brussolo.
Serge Brussolo est un écrivain français dont l’éventail littéraire est très vaste puisqu’il va de la science-fiction aux romans historiques en passant par le policier/thriller. Cet auteur éclectique a écrit plus d’une centaine de livres dans lesquels il fait preuve d’une imagination surprenante lui permettant d’aborder tous les sujets de façon originale.
Le chien de minuit n’est pas l’ouvrage le plus apprécié des critiques littéraires. Pour ma part, il me parait particulièrement remarquable tant en raison des thèmes abordés (la conquête de l’extrême, l’appartenance au groupe, le délitement des sociétés modernes, etc.) que par la capacité de l’auteur à nous emporter dans un autre monde régi par ses propres valeurs et ses règles strictes et ce bien que cet univers ne soit séparé du notre que d’une centaine de mètres.
L’histoire du chien de minuit se déroule en effet sur les toits de Los Angeles dans les années 80, époque où un certain nombre de marginaux choisissent de quitter la rue pour investir le point haut des immeubles des grandes villes. Leur philosophie repose sur le défi sans cesse renouvelé de conquérir le sommet des immeubles en escaladant leurs façades à mains nues.
Le « héros » du livre, David, se retrouve plongé dans ce milieu bien qu’il en soit totalement étranger en raison de sa sensibilité au vertige et de sa marginalité récente provoquée par une arnaque dont il a été la principale victime.
Il quitte néanmoins la rue pour suivre Ziguy, l’ancien surfeur devenu un adepte des toits, qui l’a pris sous son aile. Là-haut, David respire à nouveau et découvre la cité sous un jour nouveau auquel il se familiarise progressivement.
Mais même à cette hauteur, les bandes existent, notamment celle de Mokes, ancien trapéziste, qui a pour obsession de gravir la façade du 1224 Horton Street dont le sommet n’a jamais été violé. La raison tient à la présence du gardien de l’immeuble, Dogstone, surnommé le Chien de minuit, qui élimine tous les candidats assez fous pour se lancer dans cette escalade.
Or, pour tous ces grimpeurs, comme au temps de la conquête de l’Everest, c’est le sommet qu’il faut conquérir, quel qu’en soit le prix.
Brussolo va donc nous conduire là-haut, d’une écriture sûre et inspirée.
Bonne lecture.